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les histoires de géraldine
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3 juin 2005

NAD ....suite

vous pourrez retrouver le début de ce long récit sur le message posté le 29/05/2005  : "écrire pour témoigner"

Nad se sent morte, elle diminue à vue d’oeil, elle rétrécit, oui c’est exactement ce qu’elle ressent: elle n’existe déjà plus . (Pierre, pas lui ! Il n’a rien fait, il n’a pas commis d’imprudence, non, pas lui !)

- Voulez-vous m’accompagner, venir le voir ?

Nad vascille, l’interne lui tend le bras, la petite dame l’encourage, relève son sac à main. Elle ne marche pas, Nad, elle glisse vers le vide, vers un précipice, vers le néant.
(Comme ce couloir est étrange ! Pourquoi n’y a-t-il plus son dessin sur le mur? Hein, cette reproduction de Folon qu’elle a peinte elle-même sur le mur, près de la cheminée ?… Nad, secoue-toi, où es-tu ?)
Le petit groupe s’arrête devant une très large porte, vitrée jusqu’à mi-hauteur, que la petite dame pousse lentement, très lentement... Est-elle si lourde cette porte ?
Ils entrent, mais sur quoi marchent-ils ?
Nad s’enfonce ; on croirait avancer péniblement sur du sable, peut-être, ou bien de la vase; elle a du mal à lever les pieds, ses chaussures sont si lourdes; elle les regarde, ses pieds, et elle voit aussi les sabots de l’interne, énormes ! Et les pieds de la dame en blanc, tout petits ! Nad n’ose pas lever la tête, tourner son regard vers le lit. La pesante porte s’est refermée !

Pierre, comment reconnaître son Pierre ?
Sa tête est pratiquement couverte de bandages. Elle a une envie folle et inattendue de rire, et tout à coup elle se souvient…l’homme invisible...(Pierre, arrête de jouer à cela, tu me fais peur, et tu sais très bien qu’il ne faut pas jouer à me faire peur !)
Elle s’approche de lui, et se demande si elle a ri vraiment ! Elle devient folle, folle !
Pourquoi tous ces tubes, il n’est plus que tubes et drains, relié de partout ! Cet écran ? A quoi sert-il ?
Elle gémit, et cette fois elle pleure des larmes vraies, qui coulent, qu'elle  sent baigner lentement son visage ; elle se vide, ses hoquets font mal, sa gorge brûle, Nad souffre énormément....
Pierre, ... (Il ne me voit pas, il ne m’entend pas, je ne l’entends pas respirer. Son visage est tout meurtri, il a des rictus par instant, je suis sûre qu’il a mal. Pierre, je t’aime, je ne veux pas !)

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