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les histoires de géraldine
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2 novembre 2004

une robe longue....suite

                                                          début de cette histoire le 30/10/2004

 

-3-

 

Brusquement, Géraldine est arrachée à ses rêveries par la sonnerie du téléphone !

Un temps d’hésitation, et le combiné apparaît, posé sur la longue tablette qui fait face au lit, près du téléviseur. Les pensées se bousculent et Géraldine réalise qu’elle n’a encore appelé personne depuis son arrivée, ni donné son numéro de chambre à quiconque. Qui est-ce ?

- Géraldine, tout va bien ?

(C’est la voix rassurante de Muriel, son accompagnatrice, avec qui Géraldine a immédiatement sympathisé. Elle vient lui donner quelques indications sur la suite des événements…)

- Oui, c’est parfait ! Ma chambre est vraiment superbe et la vue magnifique ! Je m’installe tranquillement en essayant de rester calme. Tu sais que je suis « dans mes petits souliers » déjà, et j’appréhende la suite ! Allez, vas-y, raconte-moi ce qui va se passer

- Alors ! On commence par le déjeuner, à midi précisément, dans la petite salle qui fait face au bar. Nous y avons jeté un coup d’œil en arrivant, tu te souviens, à cause du Picasso…Là, au cours du repas, tu feras la connaissance des deux autres lauréats, des membres du jury national que tu ne connais pas encore, et tu retrouveras ceux du jury régional, que tu as déjà rencontrés, je crois. Tu feras aussi la connaissance des personnes qui doivent vous accompagner durant la durée du festival et vous permettre de voir les films, assister aux soirées … enfin, tout ceci vous sera plus clairement expliqué ce midi.

- Dis-moi, pour ce midi, pas de fla-fla, j’espère ?

- Non, rassure-toi, c’est une rencontre purement informelle à laquelle nous tenions afin que vous puissiez, les trois lauréats, faire connaissance et poser toutes les questions qui vous préoccupent avant les festivités…Le repas sera simple et nous devrons évacuer la salle au plus tard à quatorze heures ! Ah ! Je ne dois pas oublier ces détails : souhaites-tu les services du salon de coiffure pour la cérémonie de ce soir et ceux de nos esthéticiennes ? Ils sont à votre entière disposition pour peu que nous organisions les horaires de rendez-vous. Qu’en dis-tu ?

- Ce que j’en dis ? Pas grand-chose ! J’aime bien le naturel, je vais donc me contenter de relever mes cheveux avec un peu plus d’application qu’à l’accoutumée…mais, par contre, un petit soin de visage ne me déplairait pas, si c’est possible !

- Je note, Géraldine, et je te confirme un horaire de rendez-vous ce midi…par ailleurs, j’ai appris que lors de la soirée, aussitôt après notre remise des prix s’enchaîneront la remise du prix du meilleur court-métrage, et des meilleurs acteurs amateurs. Nous sommes invités, les gens de lettres (éclats de rire simultanés !!) à nous joindre aux gens d’images (rires de nouveau, puis silence…)

Géraldine, au cours du trajet Paris-Cannes, avait raconté à Muriel l’étrangeté de la situation et l’intuition qu’elle avait de faire la rencontre de « son Monsieur cinéma » de la toile, ici, au cours de ses déplacements durant la durée du festival. En effet, avait-elle ajouté, ce serait bien le diable si nous ne nous croisions pas au cours d’un cocktail quelconque, tu ne crois pas ?

Muriel sait maintenant que cette dernière information doit assommer un peu Géraldine, qui ne parle plus au bout du fil…nous sommes invités !!! Elle laisse Géraldine reprendre souffle avant de lui poser la question qui vient compléter cette nouvelle…

- Alors, Géraldine, qu’en dis-tu de cela ? Ce n’est pas l’occasion unique de faire connaissance avec ton séducteur, qui s’est évaporé sur le net? Et qui sait, d’avoir une réponse à ton interrogation depuis tout ce temps…allô, allô !!

- Oui, je t’entends, Muriel, et j’ai du mal à réaliser que cette fois-ci, c’est du réel, du concret, et j’ai la trouille tu vois…

- Ne me dis pas que tu vas te dérober et ne pas assister à la soirée jusqu’au bout…une petite coupe de champagne en tête-à-tête dans un coin de salon, ça peut aider à dissiper bien des doutes et éclaircir les mystères en suspens, non ?

- Bien sûr, mais qu’est-ce qui permet de penser que ce tête-à-tête est attendu de façon réciproque ? Ne sera-t-il pas évité au contraire ? Et puis, je cours le risque de me retrouver en face d’une magnifique femme, donnant le bras à « Monsieur cinéma » et avoir ainsi la réponse avant de poser la moindre question…Muriel, je ne vais pas fuir, va ! J’ai trop envie d’en savoir plus long. En tous les cas, je la porterai, cette robe longue, noire !!! (rires de nouveau)

- Parfait, je te laisse maintenant à tes cogitations et te dis à ce midi, nous en reparlerons après la petite réunion, OK ?

- D’accord ! Si ton emploi du temps le permet, nous pourrions aller faire un petit tour ensemble.

- Je pense que c’est envisageable ! A tout de suite.

Géraldine repose le combiné et s’approche du lit. Elle est encore toute retournée ! Elle avait tout envisagé, tout supposé, tout imaginé, tout inventé, créant les scènes, les lieux, les ambiances, les acteurs, pour situer cette hypothétique rencontre. Tout ! Sauf ça ! La plus simple des possibilités : le regroupement des cérémonies à la même date, dans les mêmes locaux, ce qui facilite sans doute la tâche pour la direction de l’hôtel ! Il faut dire que, en dépit de sa taille plus qu’imposante avec ses chambres dont le nombre dépasse les cent-trente, ses salles de réunions, ses services multiples, l’hôtel est en ce moment sous pression, affiche complet, et fourmille de partout. A l’arrivée, Géraldine a eu l’impression d’entrer dans une ville close, une ville dans la ville…

Géraldine s’allonge, repoussant vers le bas le dessus de lit aux couleurs chaudes, rayé de rouge, pour découvrir des draps impeccablement tirés …Elle laisse tomber ses chaussures au sol et pousse un petit soupir de soulagement ; ces chaussures commençaient à comprimer sérieusement ses orteils et elle s’inquiète déjà du « supplice » que va représenter pour elle une soirée en robe longue, chaussée d’escarpins…Mais, il lui faudra être à la hauteur, bien entendu !

à suivre...
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