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les histoires de géraldine
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30 juin 2005

juillet , septembre ....1992

vous pourrez retrouver le début de ce long récit sur le message posté le 29/05/2005  : "écrire pour témoigner"

Les membres de leurs familles et de nombreux amis se retrouvent autour de Soeurette et de ses enfants, pour accompagner Yvon jusqu' à sa dernière demeure.

Leur pavillon, en désordre, exhale un parfum de désolation, les cartons prêts à partir dans une nouvelle habitation, tout chargés de la vie de ses cinq habitants, gisant là comme par erreur.

La consternation se lit dans les regards ; impossible de dire les sentiments éprouvés en face de ce qui vous dépasse.

Qui a commis une telle erreur ?
Yvon, les médecins, ou Dieu ?
Est-ce une erreur ?

Il n’y a pas de mots, que le silence...
***

SEPTEMBRE 1992

C’est alors, seulement, que Soeurette s’installe avec ses quatre enfants dans la longère.
Quels termes pourraient traduire ce sentiment de vide, d'abandon, quand tous la quittent, parents, amis, après avoir remonté les meubles à leur nouvelle place, chargé les armoires de l’indispensable pour la rentrée des classes, vérifié que toutes les installations fonctionnent bien, que la réserve de bois pour la cheminée est suffisante pour plusieurs mois, que les bouteilles de gaz... que les volets...espérant que Soeurette va tenir le coup, que Soeurette va tenir le coup !

Pendant tout l’été, qui s'achève maintenant, Nad avait pris les enfants de Soeurette chez elle. Leur maman, quant à elle, faisait la navette entre les travaux, les cartons à finir, les démarches de succession, et la maison de Nad.

Que de larmes retenues pendant ces mois de soleil !
Nad n’a pas eu le temps de réfléchir pendant ces mois là ; Les huit enfants réunis comptaient sur elle et sur Yann, pour apaiser l’horreur. Les deux bébés de la tribu, âgés de quinze et dix mois, ne permettaient pas que l’on se laisse aller. Ils vivaient, eux, pauvres bambins aux gazouillis innocents, aux joues barbouillées de compote, aux éclats de rire quand la cuillère faisait l’avion devant la frimousse, avant de s’engouffrer.
Nad ne savait plus très bien si elle devait rire ou pleurer, où était son désespoir, entourée de ce petit monde; elle était dans la vie, et dans la mort .

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