Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
les histoires de géraldine
Archives
6 juin 2004

ATTAC* 8

                                                                                                                              cette histoire a commencé le 30/05/2004

Dimanche 20 Juillet 03

 

Voilà déjà plus de 600 000 secondes que j'ai quitté la Bretagne.

Ah ! oui, je sais que cette façon ce calculer le temps perturbe toujours un peu les humains, mais pour moi, le bisou, c'est à peu près l'unité de temps qui est la mieux adaptée pour établir des corrélations entre nos deux univers. En une seconde, il se passe déjà tellement de choses pour moi, je peux partir dans un autre monde, revenir, donner et recevoir des quantités phénoménales d'ondes, je peux commencer une longue histoire ou y mettre un terme définitivement. Les humains savent bien que mes missions sont très diverses, du bisou de circonstance, de politesse, au bisou polisson, du bisou de tendresse affectueuse au bisou d'adieu…un bisou, ça doit être très mobile et polyvalent.

Donc, voilà déjà pas mal de secondes passées auprès du voyageur, croqueur d'images.

V., j'ai un coup de blues ce matin. Je ne sais pas comment traduire cette légère baisse de forme, je vais essayer quand même. Ici, j'ai l'impression de ne pas savoir vraiment dans quel univers je suis…je n'arrive pas toujours à bien sentir les choses tant les ondes extérieures que je perçois sont brouillées, et parfois très chargées négativement. Je n'ai pas l'impression de me trouver dans un milieu franchement hostile, non, mais je ne me déplace pas non plus dans une atmosphère de parfaite quiétude. Toi, V., je crois que tu vas peut-être me comprendre si je te dis que parfois il me vient des emportements, des ressentis comme lorsque nous avions vu la façon dont étaient traités les tziganes en Bulgarie, tu te souviens de cela, il y a déjà longtemps. Nous avons éprouvé les mêmes perturbations ,depuis, en France, à plusieurs reprises…chaque fois que des humains trouvaient le moyen de détruire tout, ou presque, de l'espace d'expansion des ondes d'autres frères humains, les mettant alors dans l'obligation de les enfermer en eux jusqu'à l'explosion, explosion qui ne peut pas arriver, sous peine de destruction. Est-ce que tu déchiffres à peu près ce que je veux dire, oui !

C'est vrai, je sais que tu ressens mon malaise, j'ai constaté le changement dans tes envois d'ondes depuis déjà deux jours, mais j'étais tellement focalisé sur ma mission d'accompagnateur d'un humain que j'en oubliais les autres, tous ceux qui sont là tout autour de moi, que je ne vois pas, que je ne connais pas et qui, eux, me sentent bien, j'en suis certain.

Un bisou qui se balade en «presque» liberté comme ça dans des bagages, qui voyage de pays en pays, de lieu en lieu, sans avoir à rendre de compte, juste pour distribuer du bonheur, du plaisir à un humain veinard, ça peut paraître incongru, presque indécent, à d'autres humains qui essaient de retrouver juste un peu d'air pour respirer après un séisme provoqué.

V., je sais que tu avais compris tout cela avant moi, mais je ne suis qu'un bisou, pour vous servir, petits humains chanceux mais si généreux, si soucieux des autres, si discrets…je sais bien pourquoi je suis souvent en retrait dans les bagages, pourquoi je dois être patient et réservé, mais les bisous ne sont pas raisonnables, par nature. Heureusement qu'ils sont sous contrôle presque toujours, c'est vrai, sinon quelle pagaille ils pourraient mettre.

Après tout, ce pourrait être une douce pagaille…très féminine. La douceur, la féminité arrangent bien les choses, souvent…les ondes de femmes, les ondes «tendance bisou» sont souvent porteuses de paix : il y a des femmes qui en ce moment sont à l'œuvre entre Turquie et Arménie par exemple, je crois qu'elles ont raison, elles sont plus ondes-bisous sûrement qu'ondes-canons, plus ondes-Amoumitié* qu'ondes-destruction massive.

Voilà, j'ai dit tout cela pour me soulager parce que je sais qu'avec toi nous sommes sur la même fréquence, évidemment. Je n'en dis rien à notre P., parce que je n'ai pas bien le temps de bavarder longuement avec lui, mais je sais que vous avez, tous les deux, les mêmes fréquences ou presque. Il reste à peaufiner, tu saisis la nuance dans le choix du mot ! ça c'est un clin d'œil à ton impatience, à peau-finer donc pour que l'on en vienne à célébrer autre chose : un jour, vous vous épous'onderez* vraiment. Je comprends bien qu'ici ce n'est ni le lieu ni le moment.

Notre P. va bien, et je crois que tes ondes sont appréciées, V.…je sais que tu me reçois aussi cinq sur cinq.

Publicité
Commentaires
les histoires de géraldine
Publicité
Publicité