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les histoires de géraldine
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13 juin 2005

Nad...suite

vous pourrez retrouver le début de ce long récit sur le message posté le 29/05/2005  : "écrire pour témoigner"

Nad est là, face à Pierre, presque allongée sur un fauteuil réglable. Elle ne veut pas croire que tout cela, c’est fini ! Même s’il ne doit plus jamais marcher, jamais plus faire l’amour avec elle, il faut qu’il vive ! Qu’il vive , Pierre !
Elle ne peut contenir sa douleur et refréner la colère qui la dévore, mais elle ne veut pas désespérer, elle se cabre maintenant !
N’importe quoi, mais pas se quitter comme cela !

C’est de la révolte plus que du chagrin qui l’anime désormais ! Il n’a rien fait. Pourquoi lui ?  Se redressant  vers lui, Nad le dévisage... Elle a l’impression qu’il lui sourit, de très loin. Elle touche sa main presque froide,  croit qu’il va se lever, oui, elle veut...qu’il enlève ce costume...et  qu’il soit sauvé ! Tout pourrait recommencer, et mieux sans doute... Puis elle retombe dans son désarroi., perdue......
La pauvre ne voit plus très bien ce qui se passe en elle. Elle revoit les couloirs, l’interne, la petite dame, ces appareils qui l’abrutissent soudain, et Pierre qui est là, qui la regarde, qui la fixe. Elle se fait des tas de reproches, alors. Pourquoi lui ai-je dit cela quand... et pourquoi n’ai-je pas passé l’éponge pour... et pourquoi toutes ces conneries pour se faire du mal à tous les deux, quand il fallait vivre, vivre, vivre...ses yeux se ferment…

Elle est frigorifiée, tout à coup, remue un peu sur ce fauteuil, et brusquement  prend conscience qu’il n’y a plus personne dans le lit , près d’elle.
Mais que s’est-il passé ? S’est-elle endormie ? Qu’ont-ils fait de Pierre ? Où est-il ?
Elle veut se lever,  est incapable de faire un mouvement, ses jambes sont paralysées, ses bras sont comme soudés au siège. Nad veut crier, appeler du personnel mais il n’y a pas de sonnette, la chambre est déserte ;  De toutes ses forces , elle essaie de se faire entendre, mais elle est clouée  sur place.
Sa respiration , qui l’étouffe , est terriblement oppressive, tout fonctionne à l’envers. Elle suffoque.
Mais depuis combien de temps est-elle là ?
Pourquoi n’ont-ils rien dit ? Où l’ont-ils transportée? Elle n’est plus avec Pierre...
Le vent souffle encore très fort ! Il fait vraiment froid dans cette pièce.

Elle veut prononcer des mots, mais la bouche, qu’elle entrouvre si péniblement, n’articule plus. Elle essaie désespérément d’arracher un son du fond de sa poitrine qui n’est plus qu’une boule d’angoisse...
Au loin, il lui semble entendre son chien aboyer. Mais que se passe-t-il ?

Que de bruit tout à coup ! Une porte fermée brutalement, des lumières aveuglantes et  la sensation qu’on allume des projecteurs tout autour d’elle. Quelle horreur, que lui veut-on ?
Elle sent soudain une main se poser sur son bras, elle est figée, effrayée.

Enfin, alors, elle sort de cette espèce de catalepsie, et ouvre grands les yeux .

-Pierre, c’est toi ! Oh ! Pierre, mon chéri ! Tu es arrivé ? Mais je ne t’ai pas entendu !

Tu es là depuis longtemps ? Je m’étais endormie ? Pierre, embrasse-moi fort, tu ne peux pas savoir quel cauchemar affreux je viens de faire !
Pierre, vite, raconte moi ton stage, viens, je vais te faire une omelette ; Oh ! je ne peux te dire à quel point je suis heureuse...

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