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les histoires de géraldine
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3 juin 2005

Nad ...suite

vous pourrez retrouver le début de ce long récit sur le message posté le 29/05/2005  : "écrire pour témoigner"

- Désirez-vous rester un moment dans la chambre, Madame ? Avez-vous de la famille ici ? Vous savez, il serait préférable de vous reposer. Pouvez-vous aller chez des parents, ou des amis, chez qui nous pourrions vous joindre ?
(Comment ose-t-il, cet interne, est-il fou ? Je rêve. Me demander de quitter Pierre, de le laisser, maintenant, là, et dans cet état ?)

- Non, je veux rester. Je veux le voir, je veux être là...

- Nous allons vous apporter un fauteuil, juste pour cette nuit, Madame, mais vous devriez plutôt...

- Je veux rester, vous dis-je, s'il vous plait...

Nad n’en peut plus, il n’y a pas un bruit, sauf celui de ces appareils qui luttent avec Pierre pour la vie. Comment peut-on imaginer que ce corps inerte l’a serrée dans ses bras, comment ces lèvres ont-elles pu se joindre aux siennes, que faut-il qu’elle fasse pour que tout cela renaisse ?
Ils devaient partir dans trois semaines tous les deux, sans les enfants, en vacances dans le Sud de la France. Ils avaient senti le besoin de se retrouver seuls, ces derniers temps, et avaient décidé que les congés de Pâques seraient une bonne occasion puisque les garçons se faisaient une fête d’aller chez leurs cousins.
Pierre et Nad  avaient  souvent de  très mauvais passages dans leur vie de couple, ils avaient du mal à exprimer leurs désirs profonds. Nad n’ignorait pas qu’ils se battaient contre leurs fantômes respectifs et qu’ ils s’étaient tous deux forgés des carapaces imperméables à toute tentative de conciliation, des remparts infranchissables, par moments. Parfois elle ressentait à quel point ils étaient pourtant vulnérables l’un comme l’autre, chacun à sa manière, avec des réactions si différentes cependant.
Les "tête à tête" étaient de temps en temps des moments de retrouvailles. Nad revoit ces vacances qu’ils ont passées en Sicile tous les deux, l’été dernier : huit jours pour essayer de réapprendre, pour pardonner le dernier faux-pas de Pierre, qui a eu déjà plusieurs aventures, huit jours pour se redonner encore une chance... Elle s’était alors sentie plus jeune tout à coup, presqu'une "débutante". Nad avait beaucoup apprécié cette escapade et attendait pleine d’espoir celle de Pâques, en se disant qu’elle se retrouverait aussi, elle-même. Elle ne se sent bien que dans un climat de joie partagée, elle n’aime pas douter.
C’est une vraie maladie chez elle, c’est vrai: elle voudrait que tout soit toujours clair, sans bavure, sans fausse note...Mais le chemin du parfait bonheur devrait être encore long.

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