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les histoires de géraldine
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3 juin 2004

ATTAC* 5

                                                                                                                                      cette histoire a commencé le 30/05/2004

Jeudi 17 juillet 03

Matin, je ne sais pas quelle heure, je ne me suis pas réveillé tôt et P. n'est plus là, près de moi…

Mais, il faut que je raconte la soirée passée et cela va occuper le vide du moment.

C'était en effet un jour non ordinaire, un « joyeux z'anniversaire… » (ces deux voyageurs là ont des trucs comme ça pour jalonner leur histoire, que je ne saisis pas, du langage codé ??)

Le 16 Juin, un mois donc, jour pour jour, avant la belle journée d'hier, l'homme envoyait son premier message à la femme : « bonjour, V. […..] nous pourrions faire un bout de chemin ensemble […. ]»

Et voilà comment s'est déclenchée ma mission, voilà comment un bisou réserviste comme moi s'est retrouvé en exercice, et puis a été envoyé au front.

Aussi j'étais chargé, hier, de marquer de façon originale cette journée d'anniversaire. Ma première idée avait été de me la jouer Gros Bisou, direct, à la russe, juste après le brossage des dents par exemple, en me disant qu'alors le verre volerait par dessus l'épaule et irait se briser quelque part contre un mur de notre logement, et que la tête résonnerait de chants dignes des cœurs de l'armée rouge ou des musiques accompagnant le Docteur Jivago !!

Et puis ça ne s'est pas du tout passé comme ça.

L'homme était paisible, je l'ai senti un peu fatigué, et j'ai pensé que l'ambiance Vodka et Kalinka, même pour faire revenir le temps du muguet, le premier mai, la commune, Potemkine, ou d'autres rappels fracassants, ce n'était pas un bon plan.

Alors j'ai laissé le temps couler, tout doucement, et quand l'homme s'est enfin immobilisé pour se reposer, (parce que ce n'est pas facile d'arrêter un P. comme celui-là), je suis venu tranquillement, légèrement, me poser sur ses lèvres, en tentant d'épouser délicatement leur contour. J'ai attendu que l'homme se détende et les laisse s'entrouvrir pour libérer doucement ma réserve d'ondes, les plus soyeuses possibles…celles qui font frémir en souriant. L'homme a joué le jeu, il m'a semblé que ses pensées musardaient, qu'il était bien, et j'étais heureux de penser que sûrement V. ne resterait pas insensible au charme de cet instant là, même si j'avais légèrement outrepassé  ses consignes …c'était un jour de fête !!! Elle percevrait donc automatiquement mes sautes de fréquence, ce serait ma façon à moi de lui permettre de partager l'instant.

Voilà, je ne sais pas combien de temps a duré ce petit jeu là, mais je m'y suis laissé prendre. Je me suis endormi, et cette fois c'est l'homme qui m'a surpris. Ce matin, il m'a laissé à la maison…

Enfin, je ne sais même pas où je suis. Un bisou n'a pas d'œil, pas d'oreille, ses seuls éléments d'appréciations sont des ondes, des ressentis, des champs magnétiques, des vides, des brouillages…

Je constate que l'homme est loin de moi, mais que son humeur est joyeuse, qu'il a une énergie débordante ce matin, que je ne fais pas partie du décor pour l'instant, que je ne lui servirais à rien.

Ma foi, c'est aussi ça, la vie de bisou, rester parfois dans son coin.

Je vais en profiter pour faire un peu de ménage, dans mes ondes, et classer.

 …Ce n'est pas la première fois que je suis en mission pour V., et c'est drôle, pas la première fois que je rencontre des gémeaux, pour elle. Deux seulement restent présents dans mon carnet-mémoire comme étant des VIP. Le premier a reçu mes services pendant longtemps, il faisait partie de sa «famille», c'est comme ça que les humains nomment les groupes d'individus issus de lignées génétiques communes. Le second a été un de ses coups de cœur.

Une histoire courte, forte, déjà lointaine…Ces deux  gémeaux là avaient des points communs, c'étaient des gens un peu aventuriers, poète et musicien pour l'un, navigateur pour l'autre, des cœurs fragiles derrière des carapaces en béton, des cœurs d'artichaut en veine de confidences, qui avaient trouvé refuge dans les bras d'une V. qui ne sait jamais dire non…qui ne savait jamais dire non.

L'un des deux n'est plus de ce monde aujourd'hui, l'autre vit sa vie et l'affaire est bien classée. V. a souvent répondu aux appels d'énergie qui lui étaient lancés, et au point d'y laisser un peu de ses forces à chaque fois.

Les bisous ne peuvent pas tout, je sais bien que quelquefois mes missions ont été en pure perte.

V. n'est pas une croqueuse d'humains, qu'on se rassure…mais ce n'est pas non plus une icône. Elle réagit aux ondes, et cela, elle ne peut pas l'étouffer sous une chape de moralité bien pensante, un tue l'amour, puisqu'elle, de l'amour, elle en a à revendre.

Mais nous, ses bisous, depuis quelques années ne partons en mission que pour des opérations «partage», elle a un peu levé le pied pour les opérations «pure perte» qui lui ont fait mal, laissé des cicatrices….

Ah ! interruption !

Me voici en double connexion : d'un côté je suis «en charge», de l'autre «en pompage»…

J'aime particulièrement ces petits instants pendant lesquels, simultanément, V. recharge mes stocks d'ondes et P. puise quelques réserves pour se faire plaisir. Parfois, ces instants sont très brefs, et ne relèvent que de purs hasards, je crois. Mais il me semble qu'en certaines circonstances, ces rencontres répondent à d'autres phénomènes qui dépassent mes capacités de compréhension, et en général, dans ce cas, les échanges durent dans le temps et sont plus puissants.

Tout se passe alors comme s'il s'agissait d'un véritable rendez-vous. V. utilise alors des OUVH* et les deux complices se prêtent à ce que nous appelons dans notre langage professionnel une transe-fusion*.

Ces moments sont exceptionnels, il ne m'appartient pas d'en tenir une comptabilité mais je crois pouvoir dire qu'à ce jour, ils ont dû se compter sur une demi-ligne de clavier…

Voilà. C'est déjà fini pour le moment, ce devait donc n'être qu'un heureux hasard. L'épisode me permet de reprendre contact avec ce P. déserteur qui, je crois, a compris que je voulais jouer avec lui et m'a renvoyé la balle ce matin. Un point partout, les ondes au centre !

Je vais attendre tranquillement son retour dans mon périmètre rapproché et je vais essayer d'utiliser intelligemment le temps pour m'imprégner un peu des ondes des lieux.

Je me réserve les soirées…pour l'instant.

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